Le 28 mars dernier, à La Rochelle, la Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) Territoires Environnement Océan (TEO) organisait une rencontre dédiée aux enjeux liés aux plastiques recyclés. Cet événement a rassemblé divers partenaires, notamment l’Université de La Rochelle, les laboratoires Qualyse et LIENSs (Littoral Environnement et Sociétés), l’Aquarium de La Rochelle, ainsi que des élus tels que les députés Philippe Bolo, Olivier Falorni et Benoît Biteau. Ensemble, ils ont échangé sur une problématique complexe, englobant l’extraction, la transformation, l’utilisation et le recyclage des plastiques. Aujourd’hui, les avancées scientifiques sur les impacts des matières plastiques sur l’environnement et la santé humaine progressent plus rapidement que les processus législatifs de régulation. Ce rendez-vous a permis de mettre en lumière le travail essentiel de TEO et de ses partenaires.
TEO est née il y a 15 ans autour de deux axes : la construction de pirogues à moindre impact environnemental visant à sensibiliser les pratiquants à une approche plus respectueuse de l’espace maritime, et plus récemment le développement d’un bureau d’études engagé dans une démarche dont l’enjeu principal est de créer un écosystème social et solidaire capable de mobiliser un réseau de partenaires et d’acteurs. Comprendre et réduire l’impact des plastiques sur notre environnement, ainsi que ses risques pour la biodiversité et la santé humaine, est devenu un enjeu collectif. Pour les fondateurs de TEO, le statut SCIC était la forme juridique la plus pertinente. À la fois société commerciale et coopérative, la SCIC, en fédérant en son sein différents acteurs (salariés, bénéficiaires, collectivités, entreprises, associations, citoyens, etc.) permet de répondre pleinement aux nouveaux enjeux sociaux économiques et environnementaux du 21e siècle (le statut SCIC existe depuis la loi no 2001-624 du 17 juillet 2001).
Les questions soulevées par la présence des plastiques dans notre environnement sont plus que jamais d’actualité. Les conférences internationales, telle la récente conférence internationale contre la pollution plastique qui s’est malheureusement conclue par une absence d’accord le 15 août dernier à Genève, ou les multiples études scientifiques révélant la présence de microplastiques dans nos organismes et leur nocivité potentielle, attirent de plus en plus l’attention du grand public sur un sujet crucial.
Dans ce contexte, le travail de TEO est d’utilité publique. Ses missions : l’étude, la collecte de données, l’information et la sensibilisation. L’ADN coopératif de TEO, capable de rassembler autour de la table les différentes structures et expertises dans le domaine, en fait un acteur reconnu par les institutions, les pouvoirs publics. D’ailleurs, la Scic coordonne depuis 2018 un partenariat avec le ministère de la Transition écologique : un réseau national de Bacs à Marée.
Le principe est simple : il s’agit de dispositifs de collecte situés le long des côtes, où les promeneurs peuvent déposer les déchets marins qu’ils ramassent. Ce système de collecte participatif favorise une sensibilisation accrue du public sur les enjeux environnementaux liés à la pollution par les plastiques, qui représentent environ 80 % des déchets collectés. En parallèle, les Bacs à Marée sont quantifiés et caractérisés, offrant ainsi une vision à long terme des zones d’échouage et des types de déchets retrouvés. De plus, ces déchets sont pris en charge par des structures d'insertion, renforçant le lien entre gestion des déchets et réinsertion professionnelle.
Au-delà de la collecte des déchets visibles, il est essentiel de s'attaquer à la problématique des micro-plastiques, ces petits fragments de plastique qui impactent significativement la faune et la flore aquatiques. Pour cela, TEO a développé un dispositif innovant d’analyse des microplastiques, nommé Support trois filtres, conçu sans plastique. Grâce à sa collaboration avec l’Université de La Rochelle et le laboratoire Qualyse, TEO bénéficie d’une expertise scientifique pour analyser les données recueillies et élaborer des solutions adaptées.
Enfin, fidèle à son ADN axé sur la collaboration, TEO a lancé la préfiguration d’un observatoire régional en Nouvelle-Aquitaine dédié à la pollution plastique en milieux aquatiques, soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine et le Ministère de la Transition Écologique.
Au travers de ces trois projets d’envergure (bacs à marée, Support trois filtres et Observatoire de la Pollution plastique en milieux aquatiques) TEO entend renforcer son action en faveur de la préservation de l’environnement, tout en établissant un modèle de coopération entre la science, la société civile et les acteurs économiques. En intégrant les valeurs de l'économie sociale et solidaire et en respectant les principes démocratiques, TEO contribue ainsi à la préservation des écosystèmes aquatiques face à l'une des plus grandes menaces de notre époque : la pollution plastique.
